Esprit Lisa : le test d’écoute
Banc d’essai de la Lisa, nouvelle enceinte de la marque Esprit
Cela fait plus d’un mois que nous avons accueilli la nouvelle enceinte Lisa au showroom, et que nous avons pu la tester sous toutes ses coutures. Son rodage est en cours, mais elle nous étonne déjà par ses qualités intrinsèques de conception, et surtout par le son qu’elle prodigue ! Aujourd’hui nous vous proposons un zoom sur cette enceinte édifiante.
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Présentation de l’enceinte :
La Lisa est une enceinte trois voies de 80 kg ! Chaque matériau, chaque caractéristique, et chaque composant, ont été soigneusement choisis par son concepteur (passionné) Richard Cesari, le créateur de la marque française. Citons pêle-mêle quelques-uns de ses atouts :
- Aucune paroi n’est parallèle à une autre paroi – ce qui évite les modes propres et les effets de caisse.
- La face avant fait 4,5 cm d’épaisseur – encore une fois pour des raisons de grande stabilité mécanique.
- Chaque driver (voie) rayonne dans son propre volume interne, évitant toute interférence acoustique.
- Chose peu commune : le haut-parleur de grave se situe au dessus et le médium en dessous du tweetter. Cela évite l’effet de gonflement des basses fréquences par réflexion sur le sol.
- Le tweetter central (pile au niveau des oreilles de l’auditeur) est un grand tweetter AMT de 16 cm. Ces tweetters sont réputés pour leur son clair, naturel et très juste.
- Le grave et le medium sont des drivers de 20 cm dotés de moteurs alnico (ce qui se fait de mieux aujourd’hui). Mais les parties mobiles sont très légères (quelques dizaines de grammes tout au plus) ce qui leur permet d’accélérer très fort, et de donner une réponse très rapide à l’enceinte dans le grave et le médium-grave.
- Les composants électriques utilisés sont haut de gamme et surdimensionnés par rapport à la plupart des enceintes concurrentes (voir photo ci-dessous). Le grand condensateur sur le tweetter, la lourde self pour le boomer médium, et les deux self-transfos montés en série pour l’extrême grave (importables, croyez-nous sur parole), ont tous été sélectionnés soigneusement pour leurs qualités sonores. Aucun compromis n’a été fait (ce qui explique les 80 kg de l’enceinte).
- C’est une pure enceinte 8 ohms, filtrée entièrement en 6 dB/octave ; et ne contenant aucune résistance électrique, mais seulement des selfs et un condensateur.
- Enfin, la Lisa est câblée (en interne) entièrement avec les gammes Eterna et Aura de la marque française, câbles haut de gamme qui ont plus que fait leurs preuves…

De gauche à droite : le tweeter AMT de 16cm, le driver de 20 cm avec son moteur en alnico, le self-transfo de l’extrême grave (2 par enceinte !), la self du médium, et le condensateur pour l’aigu.
Ajoutons que la Lisa est dotée d’un système d’adaptation de l’aigu au lieu d’écoute. Dans une pièce neutre et bien traitée, il est vivement recommandé d’utiliser la fiche noire (valeur d’atténuation : 0 dB) pour ne pas dénaturer la réponse en fréquence de l’enceinte. Mais si vous avez une pièce pleine de surfaces réfléchissantes, et dotée de peu de surfaces absorbantes, vous pouvez atténuer l’aigu en insérant soit la fiche bleue (-0,5 dB), soit la fiche jaune (-1,2 dB), soit la fiche rouge (-2 dB), au dos de l’enceinte, dans la fiche femelle XLR prévue pour cela (voir photo ci-dessous).

Le système d’ajustement de l’aigu au lieu d’écoute (« Room Coupling »). Ici, c’est la fiche noire que nous utilisons (« Flat », 0dB d’atténuation).
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Le test d’écoute :
Pour ce banc d’essai, nous avons souhaité écouter la Lisa dans deux situations d’écoute différentes. Nous utiliserons la même source et le même DAC, mais deux amplificateurs intégrés différents. Pour le serveur/streamer, nous utiliserons l’APL NSP GR ; et comme DAC, le DSD MR de la même marque. Et nous comparerons deux amplis intégrés : le Dan D’Agostino Progression, et le Canor Virtus A3, pour mettre à l’épreuve l’enceinte sur un intégré plus abordable.

Ici, c’est le Dan d’Agostino Progression que nous sommes en train d’écouter (en bas). Au dessus, le Canor Virtus A3.
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Les albums :
- Michel Jonasz Quartet en concert (Live au Casino de Paris, 2017), sur le titre « Lucille »

Canor Virtus A3 : L’intro parlée de Michel Jonasz, ainsi que les rires et les applaudissements de la salle, nous semblent tout de suite très naturels. L’ambiance du Casino de Paris est présente et très agréable. Le mélodica à 1 min 00 est à sa juste place, pas agressif pour un sou, et son timbre est bien respecté. La batterie et l’orgue Hammond sont parfaitement définis. A 2 min 00, quelle chaleur ! on en aurait presque la chair de poule. L’entrée de la voix de Michel Jonasz à 2 min 20 est un vrai régal : la scène globale est très bien restituée. Plus tard à 3 min 25, les deuxièmes voix renforcent l’image de scène, nous prodiguant un vrai sentiment d’immersion. On sent tout de suite que les trois voies de la Lisa nous arrivent bien en phase, et constituent un ensemble très cohérent ; si bien qu’on a presque l’impression d’avoir à faire à une enceinte concentrique. Cela promet une écoute sans aucune fatigue auditive, même sur un ampli qui comme ici, cisèle et précise le médium-aigu.
Dan D’Agostino Progression : On entend tout de suite la différence d’amplificateur : le Progression est moins orienté médium-aigu, et présente plus de liaison entre les différents registres. La basse, bien que mixée assez faiblement dans ce live, nous semble avoir une réponse très rapide et lisible. C’est encore plus flagrant sur le kick de la grosse caisse, plus présent. L’image de scène se montre encore plus précise et belle. On apprécie la clarté du jeu de Manu Katché ; on s’y croirait !
- Maceo Parker, Roots And Grooves (live), sur le titre « Georgia On My Mind »

Canor Virtus A3 : Encore une fois, l’image stéréo est parfaitement claire. Les voies de la Lisa sont en cohérence, et forment un tout – comme une seule source. L’exposition du thème de Goergia, chantée par Maceo Parker, est belle et consistante. Sa voix est épaisse et texturée. A 3 min 10, on a un solo d’orgue très doux, très agréable. Globalement la batterie est superbe. Le grave du kick de la grosse caisse est tendu et vif, les cymbales sont chaleureuses, et la caisse claire jouée en rimshot nous emporte. A 5 min 30 et jusqu’à la fin, tout sonne précis et juste, même les applaudissements, qui ne sont pas agressifs dans l’aigu – ce qui est rare.
Dan D’Agostino Progression : Dès l’intro, on ressent une restitution des timbres encore meilleure sur l’orgue. La voix de Maceo Parker est encore plus mise en valeur, avec beaucoup de texture et de timbres ; aussi elle n’est jamais agressive, même quand elle gagne en puissance et qu’elle monte dans le médium-aigu. On ressent globalement que la Lisa respecte totalement la qualité des enregistrements !
- Sylvain Luc, Trio Sud, sur le titre « Could It Be Magic »

Canor Virtus A3 : Dès l’introduction, on prend un vrai plaisir à écouter la contrebasse. Elle sonne juste, son timbre nous transporte, et on sent que la membrane de grave de la Lisa n’a pas de limite de vitesse ; qu’elle peut tout jouer sans effort. Le jeu de cymbales et la guitare de Sylvain qui accompagnent cette contrebasse équilibrent parfaitement le spectre en fréquences et c’est un vrai régal. Quel étagement des registres ! Il y a « de l’air », et les silences sont profonds. A l’exposition du thème à 00 min 30, on esquisse un sourire : quel swing ! La Lisa remplit parfaitement sa mission : elle nous envoute, et nous donne envie de jouer avec le trio. Elle s’efface littéralement au profit de la musique ; on se croirait dans le studio avec les musiciens. C’est une écoute transparente – on n’écoute pas le matériel mais directement la musique ; que demander de plus ?
Dan D’Agostino Progression : C’est sans doute le sommet de ce test d’écoute. La dynamique que restitue l’enceinte est folle : les niveaux forts nous donnent de l’émotion, et les niveaux faibles voire les silences, nous apaisent. On obtient encore plus de détail tout au long du morceau (surtout sur le jeu de cordes du guitariste – on entend tout : les doigts qui font chanter les cordes filées lors des changements de position, et les harmoniques secondes et troisièmes qui s’épanouissent… A la fin du morceau, ces informations sont presque aussi présentes que les notes elles-mêmes). Dès le début du morceau, la sensation d’immersion au point d’écoute est totale, et elle ne nous quitte plus ! Nous en profitons pour nous lever et nous déplacer dans la pièce ; l’enceinte Lisa se montre relativement tolérante en termes de géométrie. Attention toutefois de ne pas trop s’approcher des murs au risque d’obtenir un gonflement des basses fréquences conséquent qui tout à coup nous éloigne de la grande linéarité de l’enceinte. Ce gonflement proche du mur arrière de la pièce est valable pour toutes les enceintes, mais on s’en rend d’autant plus compte sur une enceinte aussi transparente et linéaire.
- Messiah (Haendel), par Jordi Savall et le Concert des Nations, première piste (Ouverture)

Canor Virtus A3 : Quelle image ! Tout l’orchestre semble en cohérence de phase. Grande sensation d’immersion, et très beau grave délivré par les contrebasses et les basses de viole. A 1 min 15, à l’entrée du quatuor à cordes en fugue : on a l’impression d’être dans la salle ! Tous les timbres sont superbement restitués. On a aussi une impression de grande dynamique. Le Virtus marié au tweeter AMT de la Lisa mettent vraiment en valeur la clarté et le naturel des registres de l’aigu et du médium-aigu.
Dan D’Agostino Progression : C’est difficile de commenter quoi que ce soit quand on a à faire à un système si transparent. Encore une fois, ce n’est pas le matériel qu’on écoute, mais directement l’enregistrement ! Les silences entre chaque temps forts au début de l’Ouverture promettent en tout cas un grand naturel et une belle dynamique sur tout type de musique. Et l’entrée du contrepoint à 1 min 15 est un vrai moment d’émotion musicale. On s’est rarement senti aussi proche de l’oeuvre qu’avec une telle paire de haut-parleurs. C’en est frustrant de n’écouter que l’Ouverture – on aimerait rester assis et écouter le filage complet de l’Oratorio…
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En résumé :
La Lisa est vraiment une grande réussite. Son grave est d’une belle rapidité et parfaitement lisible, sans être gonflé ou triché. Le médium est transparent, et l’aigu est d’un naturel rare. L’enceinte montre aussi des grandes qualités de filtrage, puisque les registres sont parfaitement accordés et liés les uns avec les autres, et tout au long de ce banc d’essai, on a eu l’impression d’écouter une seule paire de transducteurs et non pas trois.
Qualités qui s’avèrent être présentes à tout niveau d’écoute. Tout fonctionne aussi bien à bas niveau qu’à pleine puissance – où on ne ressent aucune fatigue. Notons que l’enceinte est tellement transparente qu’elle exacerbe les qualités et les défauts des électroniques qu’on place en amont. Aussi elle nécessite des amplis droits, précis et équilibrés pour s’épanouir pleinement (proscrire toute électronique montante ou bosselée dans le grave, proscrire aussi les électroniques qui ont tendance à l’inertie !).
Pour avoir écouté la Lisa sur différentes électroniques, nous savons que son potentiel est encore supérieur à ce que nous obtenions pour ce banc d’essai – si l’on fait le choix de la marier à des amplificateurs plus haut de gamme. Le choix des câbles sera aussi décisif pour révéler le plein potentiel du matériel et les caractéristiques de bandes passantes de celui-ci. Bien sûr nous sommes là pour vous aider et vous guider dans ces choix.

Un exemple d’un set-up bien plus haut de gamme : DAC APL DSD WR, Pré-ampli Karan Line-A, Bloc Karan Power-B stéréo, et même platine Bergmann Galder avec cellule optique et son pré-phono dédié Emm Labs optique… De quoi tirer la quintessence de l’enceinte Lisa !
On comprend que les maitres-mots de conception de cette Lisa sont Transparence – Naturel – Justesse. On comprend aussi que l’intention première est de respecter la Musique, quelle qu’elle soit. Le fait d’être aussi proche des enregistrements à l’écoute, est rare et constitue selon nous une immense qualité. En somme, l’enceinte ne colore jamais la musique, et c’est là sa signature. Justesse ! Naturel ! Transparence ! C’est une enceinte très haut de gamme, et à moins de 40 000€ (38 000 pour être précis), c’est sans conteste parmi les tous meilleurs rapports musicalité/prix que nous puissions vous faire écouter au showroom ! Venez la découvrir, nous nous ferons un plaisir de vous la présenter sur les musiques de votre choix.
